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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 12:15

En Guinée, les jours merveilleux, nous mangions du fonio avec des boulettes de viande et de la sauce arachide. C’était rare. Il fallait assez d’argent pour la viande, assez de chance pour le fonio et assez d’amour pour la cuisine.

J’ai longtemps cherché du fonio à Marseille. Bien sûr, maintenant il suffit de courir les „Marius bio“, les „Crokenbio“, „les Sibiosibon“.

Avant il fallait mériter le fonio. Les marchands avaient tout : manioc, tarot, mil, gombo, mangue non greffées, tamarin, sorgho, semoule, gari, foufou... Sauf.

J‘entamais des conversations : "N'diarama Tanala Kono inité Onto yata Céda céda Mi non fala lemone... N'foyali... Héééé.... Hummm". En français cela donnait, „Ah tu veux du fonio?....“ „Ah le fonio….“ „C’est extraordinaire le fonio!“ … „Ah mais il faut que ce soit bien fait, sinon c’est gravier“… „Sinon, c’est dent gatée“… „Mais le fonio de Timbi… de Pita…“ „Ah non, le fonio de Touni“.

Un jour de quête, une dame m’a alors pris par la main. Il y avait du vent. De son magasin, elle a sorti un tamis. Elle s’est installée dos au vent dans une rue marseillaise. Et j’ai compris. Maintenant, il fallait attendre. Un monsieur m‘a expliqué comment sa maman faisait le mil. Un autre m'a parlé des "mango poulo". La mère de la dame s’est installée à côté de moi.

J’ai pu goûter du fonio tamisé au vent salé de Marseille.

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  • : Je suis en voyage sur Over-Blog. Et puisqu'il faut une destination alors la mienne serait d'érotiser la vie quotidienne. Et puisqu'il faut un véhicule alors le mien serait différent chaque jour : écriture, photographie, peinture...
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