J’ai tué un ami... parce qu'il m'avait presque tuée. Je pouvais encore remuer les dents alors...
Il m’a dit un truc pas sympa. Alors je lui ai répondu, mais sans vraiment y penser, du tac au tac, un truc dégueulasse. Il a encaissé et m’a rajouté un défaut que peu de gens connaissent sauf mes proches. Alors j’ai rajouté une saloperie.
En moins de dix minutes, dix ans d’amitié éradiquée. Un trait de plume de la bouche.
Sur le coup, je me suis dit que c’était un bon truc de régler, je ne serais plus obligée d’aller bouffer au resto avec sa meuf et son chien qui pète. Je n’aurais plus à regarder les souvenirs de son voyage en bus soit 6 heures de photos pour 6 jours de transport. Je n’aurais plus à écouter les conneries de son boss qui est un ami de mon Big Bossy. J’échapperais au choix du meilleur cadeau pour sa mère dans les 64 boutiques du centre aixois.
Bref, je me libérais de toutes les conneries que les amis font pour les amis.
Je trouverais donc quelqu’un pour m’accompagner au salon de l’agriculture. Je n’aurais plus de hot line personnelle pour la télécommande de la musique – télévision – film au choix. Je n‘achèterais plus que des poulets découpés. J‘irais chercher mon Champagne et mon chocolat et mes citrons de Sicile et mon café moka au supermarché.
Finalement, en perdant un ami, j’ai perdu mon poulet en musique et mon plaisir du citron givré au Champagne, le sel de la vie!